Madeleine,
C’est sa grand-mère !
Une tendre petite mère,
Une jolie mamé, une douce mamy
Comme, dans certaines régions, on dit.
Dans son quartier
Tout le monde la connaît.
Elle est la reine de l’amour, de l’amitié.
Par tous, respectueusement, elle est toujours saluée.
Affectueusement, les enfants l’appellent Mémé,
L’embrassent quand elle leur offre des bonbons à pleines poignées.
Si elle a les cheveux blancs
C’est qu’elle a travaillé durement
Très, trop longtemps…
Sa vie ne fut pas toujours un beau roman,
Mais un bouquet de roses parfumées,
Avec tant d’épines pour la blesser.
Courageusement, elle a suivi son chemin,
Même si son cœur était deuil, griffées à sang ses mains.
Sous les tempêtes, elle a baissé le dos quelquefois,
A souvent pleuré mais s’est relevée toutes les fois.
Ses prunelles comme le ciel d’un pâle azur
Se posent avec tendresse sur lui, le rassurent
Et brillent encore, malgré les ans, de mille feux,
Quand elles lui sourient ou lui font les gros yeux.
Madeleine c’est sa grand-mère !
Sa petite mère !
C’est elle qui l’a pris sous son aile et élevé.
Lorsque petit, dans la tourmente il fut jeté,
Elle lui a tendu les bras sans hésiter.
Adolescent, avec ses bêtises un peu folles,
Quand avec les copains il désertait l’école,
Elle punissait, sévèrement grondait.
Toujours, après, avec amour elle lui pardonnait.
Quand, pour ses ancestrales peurs d’abandon oublier,
Que dans l’enfer il s’était doucement plongé,
Reniflant des poudres maléfiques qui le faisaient planer,
Sans reproche, même si de sa déchéance elle souffrait,
Elle était encore là pour le consoler et le guider.
Le temps péniblement s’effilochait,
Les vagues tumultueuses, qui sur son être déferlaient,
Le jour, la nuit le meurtrissaient.
Puis, avec maints anxiolytiques se sont un peu apaisées.
Sur son âme flétrie vint, alors, se poser la sérénité.
Et sans faille, Madeleine a été, toujours là, près de lui,
Si proche de Sébastien, son petit-fils, son petit.
Frêle phare de quatre-vingts ans qui a guide sa vie,
Petite Lumière qui éclaire, encore, de tendresse sa nuit.
Madeleine !
Prénom renfermant tant d’amour et de peines !
Madeleine, bien-aimée grand-mère,
Douce petite mère,
C’est votre petit-fils Sébastien,
C’est votre petit qui, avec ma modeste plume, vous dit :
— Merci, je t’aime !
© M. de Rodrigue