La jolie libellule
Vêtue de sa bleutée robe de tulle
Dans les marais ou sur le calme ruisselet
Effleure les roseaux rouillés.
Joyeuse, insouciante,
Avec son amie la coccinelle charmante,
Elle virevolte au dessus des herbes folles.
Puis sur la branche d’un saule
Frémissante de bonheur, se pose un instant.
Etire ses ailes en souriant au passage d’un goéland.
Subitement, inquiète, elle prend son envol
Et avant d’aller danser, avec les saladelles, la farandole,
Elle s’empresse de prévenir la petite rainette qui sommeille,
Que, cachée dans les joncs, une aigrette la surveille.
Quant à l’horizon, le soleil s’’enflamme d’oranger
Que s’endorment les chevaux blancs dans les prés,
Que mugissent face au Sud les noirs cocardiers,
Gracieusement, elle s’assoie sur le croissant doré.
Et, par magie, elle se transforme en un elfe resplendissant
Pour attendre, dans la nuit, la venue de son prince charmant.
© M. De Rodrigue