En hommage aux aïeux dont le sang fleurit de coquelicot les près.
Des mains saluent, respectueusement, le drapeau de la Liberté,
Des mains du maléfique Lucifer
Rougissent encore de pourpre la terre.
Des mains dans le soir
Se tordent de désespoir.
Des mains sur un visage
Retiennent des larmes, le sillage.
Des mains élancées vers les cieux
Invoquent, avec ferveur, l’aide de Dieu.
Des mains l’une à l’autre, liées
Dansent, s’enlacent, sous un ciel étoilé .
Des mains douces et câlines
Caressent le grain de peau d’une féline.
Des mains innocentes
Pressent le sein de la mère, confiantes.
Des mains de garçonnets
Jouent au ballon prisonnier.
Des mains de petites filles
Plagient les grandes et se maquillent.
Des mains vigoureuses serrent celles d’un ancien
Pour l’accompagner jusqu’au bout de son chemin.
Et au loin, au creux des marais,
Dans les arabesques d’un crépuscule orangé,
Devant les flammes d’un feu de camp,
Des mains pincent les cordes d’une guitare, nostalgiquement.
Et la complainte du Gitan,
Brûle d’amour le cœur de la fille du vent.
© M.de Rodrigue