Bonjour Père Noël !
Je sais que, comme chaque année après tes vacances sous les Tropiques, avec tes lutins tu auras un énorme travail.
Sous les yeux, tu as mon courrier sur lequel sont notés les noms et adresses de ma famille, de mes amis.
Mon vœu le plus cher est que tu puisses, comme cadeaux, déposer au pied de leur sapin la santé, l’amour, le bonheur, la sérénité et pour certains, en plus, de quoi mettre sur la table.
Pour mon cadeau, ne t’inquiète pas !
Même avec la meilleure des volontés, ce que je désire, malheureusement, tu ne pourras jamais me l’offrir… parce qu’il te faudrait posséder un double des clés du Paradis.
Tant pis… c’est ainsi !
N’en sois pas désolé car telle est ma destinée et pense aux autres. En priorité aux enfants qui doivent t’attendre déjà tout excités avec le regard illuminé d’étoiles en chantant devant le sapin ou la crèche des comptines de Noël.
Il faut impérativement que je te demande quelque chose ; vraiment ?
Alors, en cette période où France est si tourmentée, je voudrais que la magie de Noël souffle sur tous les toits des chaumières. Qu’elle inonde d’amour, de tolérance, de paix tous les cœurs ; le monde en a tellement besoin.
Bon voyage Père Noël ! Surtout ne prends pas froid sur ton traineau car on compte beaucoup sur toi !
© M. de Rodrigue
Père Noël, je reviens sur la missive que je t’avais envoyée.
En ce 25 Décembre, je suis très déçue et très en colère.
Ce matin, j’ai croisé des enfants le regard embué des perles de chagrin comme celui de leurs parents.
Comme c’est l’argent qui, en assassinant les rêves du pauvre, régit, pourrit le monde ; ce monde qui va à la dérive, ils ont été privés de jouets et de friandises… Et pourtant, pauvres chérubins, ils s’étaient appliqués durant de nombreux jours pour t’écrire une jolie lettre ornée de beaux dessins.
.Alors, ce jour, le cœur noirci de tristesse, même en étant pacifique, j’ai envie de hurler « Aux armes, Citoyens ! »
© M. de Rodrigue