La trompette emplit de sons émouvants mes tympans.
Stoppe net mes mains qui pianotent le clavier en cliquetis bruyants.
Les lèvres du musicien par l’embouchure, boursouflées
Sont sur le point d’éclater.
Ses doigts enfoncent les pistons cuivrés nerveusement
Tandis que ses joues plagient la rondeur d’un petit ballon palpitant.
Maintenant, les arpèges du tempo ne sont plus bleus mais noirs ;
Les notes hurlent de souffrance et de désespoir.
Et le trompettiste souffle son âme dans l’instrument.
Sur son visage, la sueur s’égoutte d’abord en perles de rosée, délicatement.
Puis, en larges sillons ruisselle sur ses traits…
Par la douleur, crispés.
Dès lors, les blanches, les noires après quelques soupirs deviennent cris, sanglots. Font frissonner ma peau de leurs déchirants échos.
Comme le trompettiste, je ferme les yeux.
Alors, viennent s’imprimer sur mes iris le martyr de ses aïeux…..
© M. De Rodrigue