Son prénom est Thierry !
Il pourrait être aussi, Johnny, Medhi, ou Sachinari.
Il est au printemps, à l’été ou même à l’automne de sa vie,
Et, depuis toujours, dans son noble cœur,
Crépite la flamme de la valeur ;
Celle qui, à certains, fait si peur.
C’est un pompier !
Un de ces hommes à la vie privée volée.
Il ne peut rester tranquille dans son foyer,
Auprès de sa maman, de sa fiancée,
Ou de son épouse, de ses enfants
Pour leur raconter des histoires en les cajolant
Car quand résonne, le jour ou la nuit, la stridente sirène,
Il faut tout abandonner, courir pour secourir la peine.
On ne sait rien de lui !
On ne connait que son uniforme bleu nuit,
Son lourd casque étincelant
Qui protège ses yeux des feux dévorants.
Quand dans son camion rouge passion,
Il traverse les villes, les villages à l’allure d’un démon
Pense-t-on à lui, à ses compagnons
Qui donnent leur temps sans se poser de questions ?
Quand, malgré lui, il tremble devant l’antre de l’enfer,
Pour sauver quelques âmes dans une petite chaumière,
Pense-t-on à lui ?
Pense-t-on à Johnny, à Mehdi ou à Sachinari,
À ses frères de feu et de sang des lointains pays
Qui, comme lui, offrent leur corps en martyr à la terre entière,
Parce que leur générosité et leur humanité
Sont l’essence même de leur âme altière ?
Quand les orages font déborder rivières et ruisseaux,
Semant désolation, horreur dans les hameaux,
Quand l’eau assassine, engloutit les contrées,
Fait périr hommes et animaux dans la même boue, mêlés,
Quand les maisonnées, les bâtiments deviennent torchères,
Quand la route est, à cause d’inconscients, meurtrière,
Quand la forêt devient un rideau de flammes
À cause du mégot jeté par un idiot infâme,
Quand un chaton comme un oiseau, sur un arbre, s’est perché,
Quand un nid de frelons, sous une toiture, s’est niché,
Alors, désespéré, on s’empresse de faire sonner le 18
Car on sait que cet appel ne restera pas sans suite.
C’est ainsi !
Dans tous les accidents de notre vie, on pense à Thierry
Parce que l’on a besoin de lui et que l’on peut compter sur lui.
Mais lorsque nos jours sont heureux,
Pense-t-on à lui, à eux,
À ces chevaliers valeureux ?
À ces pompiers au cœur pur comme un diamant
Qui, pour un temps ou pour longtemps,
Laissent leur famille l’esprit ravagé par tant de tourments ?
Quand après avoir extirpé, de l’antre de Lucifer,
Un enfant, un homme, une femme, un père, une mère,
Que par malheur, il tombera à genou dans la fournaise,
Le cœur d’amour aussi rouge que de la braise
Pense-t-on à lui ?
Qui, par dévouement, fraternité, s’est sacrifié sans bruit ?
Certainement ! Mais … en l’incluant dans d’autres tragédies.
Quand vêtus de noir, devant sa dépouille mortelle,
Son épouse avec ses orphelins, sa famille, ses compagnons pleureront le fidèle.
Quand, à titre posthume, dans un lourd silence déchiré par les pleurs,
Sur son cercueil on épinglera la médaille de l’honneur,
Alors là, oui ! Tristement, on pensera à eux, à lui,
À ceux qui ont souvent le visage par la fumée, bruni.
Et l’on tremblera d’émotion pour ce guerrier valeureux
Et on aura une larme amère et reconnaissante pour ce soldat du feu.
Mais il est trop tard ! Il est parti dans l’autre galaxie
Rejoindre de ses ailes brûlées, les autres anges du paradis.
Et, avec le temps ingrat, certains le jetteront dans les abîmes de l’oubli.
Avec combien d’autres pompiers décédés, blessés ou handicapés, avec lui.
Alors, quand vous verrez passer le camion des pompiers,
Juste pour leur abnégation, leur futur sacrifice, remercier
Par respect, adressez-leur un sourire ou un petit signe amical de la main.
Et afin de les protéger du malheur, ayez une pensée ou priez pour eux le Divin !
C’est le prix dérisoire qu’ils espèrent, en secret, pour, selon leur destin,
Peut-être… mourir pour nous, demain
Car telle est leur devise : « SAUVER ou PÉRIR »
© M. De Rodrigue
HOMMAGE, HONNEUR, RESPECT ET REMERCIEMENTS A TOUS LES POMPIERS
Crédit photo SDIS 30 . MERCI infiniment à la SDIS 30 pour sa permission d’utiliser cette émouvante et dramatique photo prise lors de l’intervention des Sapeurs pompiers du Gard en Juillet 2021 à Saint-Christol-lez-Alès.
